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Tombe la lune au fil des mots
16 juillet 2010

PEUR

En vrai, il y a plusieurs choses que j'ai comprises. La première, c'est que la fuite ne sert à rien. J'ai quitté mon mari, pensant qu'ainsi je m'en déferais. D'un côté, oui. Je ne subis plus ses attaques répétées, ses manquements et ses humiliations. Clairement. Mais je le subis encore au quotidien puisque nous partageons deux loulous et ses manquements, je les répare tous les jours.

J'ai compris que ma liberté, je n'allais pas la trouver dans ma fuite, mais dans ma construction. Il ne me reste plus qu'à travailler pour arriver à ne plus lui laisser les armes pour m'atteindre. Et Dieu sait que ce n'est pas facile. La manipulation, il connaît. Mais moi aussi car je commence à la repérer chez d'autres, c'est déjà pas mal. Et pas plus tard que cette semaine, j'en ai contré un spécimen particulier. Mais lui, il est plutôt du genre bulldozer, qu'on repère au bruit et à l'odeur. Ses vibrations font trembler le sol bien avant qu'il commence à seulement se dire qu'il va penser à oser. N'empêche! Et de un. Petite victoire il est vrai. Et demi victoire puisque je n'en suis pas débarrassée complètement.

La seconde, c'est ce qu'autrui pense et que le regard qu'il porte sur moi importe peu. Mais ça c'est le GROS morceau. Je bosse dur dessus et j'ai encore un long chemin. Bien long chemin. 

Là, actuellement, je me débats avec tout ce qui touche à la manipulation, aux personnes toxiques et à comment faire face. Comment ne pas se faire avoir. Si vous avez des tuyaux..... N'hésitez pas.

Je connais la douche écossaise (la scène suivie du petit repas concocté avec amour), le compliment suivi de sa vacherie (genre:"cette coupe de cheveux te va très bien, mais tu n'aurais pas dû faire des mèches, c'est horrible, la couleur ne te vas pas du tout! Tu vas oser sortir comme ça?) , la petite phrase :"moi, je lui aurais répondu... blalvlalvlasfl ! Toi, tu t'es laissé faire comme toujours! Tu ne sais pas y faire. Tu n'es pas technique.... C'est comme ça" Je ne vois pas le rapport entre la réponse et le fait que je ne sois soi-disant pas technique... et puis je précise que nos meubles, c'est toujours moi qui les ai montés. Toute seule!

Je connais les remarques assassines devant des amis enrobées de miel mais fourrées à l'acide, auxquelles si on y répond, on passe pour la dernière des peaux de vache. Je connais les discussions interminables d'où l'on ressort épuisée, l'âme en berne parce qu'on a eu le dessous alors qu'on avait raison, 2+2 ça a toujours fait 4, mais je ne connais pas la démonstration mathématique qui le prouve. Quelle frustration. Et quelle souffrance quand il s'agit d'un de ses enfants qu'il aurait fallu soustraire à quelque chose que l'on sait malsain pour lui! Quelle horreur! Quelle souffrance.... j'ai parfois cru mourir.

Enfin, last but not least, j'ai appris que l'on peut repousser ses limites jusqu'à un point qu'on ne soupçonne même pas. Combien de fois lui ai-je dit:"Arrête, je vais devenir dingue, je vais crever de douleur, arrête, fais quelque chose, je deviens folle." Et chaque fois, je le pensais. Et chaque fois j'ai cru que j'étais au bout. Au bout du bout. Au bout du bout du bout. Et puis un jour, je me suis vue faire des choses bizarres. Oublier de prendre ma douche par exemple. Oublier de manger, oublier de vivre, comme en stand by. J'ai cru perdre ma raison. J'ai dû tout noter. Ce que je voulais faire, ne pas faire, acheter, photocopier, dire à mes élèves, quelles classes n'étaient pas là, lesquelles étaient là, ce que je devais demander à un collègue, comment expliquer telle règle de grammaire alors que moi c'est chose si naturelle. Perdre ma raison. Je me suis dit que je devais aller voir un médecin alors que j'étais encore capable d'en prendre la décision seule, de le faire par moi-même. J'étais sur le fil d'un rasoir si ténu que je ne savais plus trop bien de quel côté j'étais encore. J'y suis allée. Il m'a donné des médics qui m'ont pétée tant et si bien que j'étais folle du coup, d'un coup. Aucune idée de sa part, bien évidemment de régler les doses pour que les choses se passent un peu mieux. C'était à moi de m'habituer. Zombie prof d'allemand! Sympa non? J'ai arrêté d'une seconde à l'autre. Il m'a fallu deux jours pour émerger. J'ai retrouvé mon état premier, second en l'occurrence, mais de toute façon meilleur que sous médicaments. 

J'ai trouvé la force de quitter ce toubib qui ne me comprenait ni des lèvres ni des dents (il était slave et nous avions une sacrée barrière sémantique) ni tout court puisqu'il me donnait tort systématiquement quand il voulait bien desserrer les dents! (merci PF)

Tout cela en quelques semaines. Tout cela en quelques souffrances. En gérant les enfants, le boulot, les fêtes, les mensonges, et la PEUR. 


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Commentaires
P
mais pareil : je te soutiens à distance !<br /> bisous doux très chère à mon coeur, bisous doux !<br /> ...<br /> et ah !, oui... je suis TELLEMENT contente de te relire ici... de tes écris fan je suis, fan je reste
M
Avec beaucoup d'intérêt j'ai lu ton texte, certains passages me rappèlent le passé (manipulation etc.)Mets-toi bien dans la tête ceux qui veulent te rabaisser ces sont des faibles qui sont jaloux de voir que l'autre arrive alors on le démoli.Une chose que tu dois absolument éviter, tu ne peux pas sauter tous les obstacles en même temps. Ce sera un pas après l'autre, je sais de quoi je parle mais je t'assure on arrive et on est tout content du résultat. Moi, j'ai eu la chance de tomber sur une doctoresse formidable, sans médicaments mais une bonne écoute et plein d'encouragement pour chaque réussite. Allez courage, je ne suis pas doc. mais je te soutiens à distance!<br /> Bon week-end depuis le bout du Lac Léman.
Tombe la lune au fil des mots
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