Vaya con Dios
Un matin, tôt, le téléphone sonne. Une fois. Je ne réponds pas, prise dans les filets du sommeil. Une demie-heure plus tard, la sonnerie me tire à nouveau de ma léthargie. Je regarde, numéro caché. Je ne réponds pas. Message sur le box. Réveillée, j'écoute cette respiration que je prends d'abord pour les sanglots d'une amie en peine. Je me lève, me prépare à recevoir un autre appel, concret, de quelqu'un qui a besoin de moi. Il sonne à nouveau. Je suis prête. Allo? Allo? Alllllloooooôoo? Rien tout d'abord. Puis une respiration haletante, le bruit d'un frottement sur le micro et cette voix, d'un homme, la cinquantaine. "Tu vas crever Salope!" Tuuut, tuuut, tuuut....
Bon! J'ai pris note! Sur le moment, grosse chaleur, grosses questions. Qui? Pourquoi? Je ne suis pas si mauvaise qu'il faille que quelqu'un m'en veuille autant. Un élève? Jamais. JAMAIS! Je les défendrai jusqu'à l'os, jusqu'au dernier de mes os. Phs? Why not. .... Ses parents? Ils en sont capables, certainement.
Alors, opérateur, police. On me prend un peu pour une mytho. Justement, ma vie est si tranquille! Le premier coup passé, je relativise avec l'aide de certains. C'est vrai, quoi, il ne m'annonce rien de neuf! C'est juste la forme qui est un peu... imagée. Mais dans le fonds, il a raison! Un jour ou l'autre, je vais y passer! D'autant plus facilement, que moi, je connais déjà l'approche!
Puis j'ai publié sur FB et ça s'est calmé. Coïncidence? De temps en temps maintenant ça revient quand il y pense. Un mot, une insulte. Une phrase. Mais, sincèrement, je m'en fous. Sur le moment, je ne dis pas. Cela dure cinq minutes, puis je pense à autre chose. Il ne peut rien ni contre moi, ni contre ma famille. Moi? J'ai vécu douze ans avec Phs, puis toutes celles d'avant avec mon père. Alors, je suis blindée contre les violences physiques et morales. Je souffre. Ok. Mais je gère. Les enfants? Ils m'ont! Et je vous jure que si on touche la moitié du quart d'un seul de leur cheveux... Alors.... Vaya con Dios!