le nuage qui pleure
Ca y est. La lune est de nouveau toute grise. Elle ne me sourit plus et j'ai le coeur en berne. La journée s'annonçait difficile mais j'avais fait tout ce qu'il fallait pour qu'elle coule du mieux qu'elle pouvait. C'était la visite d'une tante très chère, mais où phs-sans-majuscule-désormais devait être présent. La journée se passe, le repas se déguste non sans le clash de mon fils et les difficultés de ma fille, puis Zelle s'en va. Il reste comme pour chercher la merde. Nous gérons les horaires de la semaine et arrivent les mots, les maux, les blessures. "Tu t'es bien ri de moi cet été avec quelques-uns, mais dans 5 ans, quand je serai aisé, je ne serai pas là pour toi. Je ne serai pas à tes côtés pour la merde et pas pour les bons moments.... Tu ne pourras pas m'appeler quand tu seras aux sociaux pour payer tes factures ... dans 5 ans" .... Et dire que je voulais juste régler un souci par gentillesse et pour ne pas que mon nom soit mêlé à une de SES embrouilles.....
Et vlam! Ce ne sont pas tant les mots que la peur du lendemain qui m'a fait mal. Où serais-je dans 5 ans? Que ferai-je de ma vie? Comment m'en sortirai-je? Aurai-je encore cette force de vaincre? Et des sous? Et lui? Je sais en douce qu'il a envie de reprendre une formation. C'est sûrement pour cela qu'il parle de 5 ans. Mais, il a réussi. Il m'a fait peur. Il me doit tellement de sous. J'ai cru naïvement qu'un jour je pourrai les lui réclamer. Il m'a clairement dit qu'il ne me rembourserai que la moitié. Au nom de notre mariage!
Purée! De notre mariage? De ces années de souffrances où j'ai crevé sous son joug?De ces faux-semblants inavoués et inconscients? De ces robes blanches que j'ai regardées avec envie et de ces églises où je n'osais même plus entrer? De ces heures où je l'attendais tandis qu'il refaisait la coupe de l'UEFA à la ps? De ces facteurs qui sonnaient pour nous apporter ces papiers jaunes tant redoutés? De ces gifles verbales qu'il m'envoyait sans vergogne devant autrui? De sa mère qui m'a fait perdre un bébé? Au nom de tout cela, il se permet de m'humilier encore. Je me fous du fric. Je pensais juste que parce que je suis la maman de ses enfants, il lui restait une once de respect semblable à celle qui m'empêche de lui faire couper le téléphone parce que c'est à moi qu'il doit les factures, de ne pas m'adresser à l'office de recouvrement des pensions parce qu'il ne me paie pas, de ne pas me fâcher parce que je reçois des factures à son nom. Je pensais faux. Il retourne la situation en disant que je l'ai trahi en partant, que je lui ai menti. Il a parlé devant notre fils. Quand je lui ai demandé de se taire pour ne pas que le petit entende, il a rétorqué que je ne voulais pas assumer mes choix.... et voici que
... la montagne est là, à nouveau si haute et infranchissable. Je me sens comme une fourmi sans pattes dans un cratère insondable. Je voudrais m'enterrer dans de l'ouate et me nicher sous un arbre entre ses racines pour sentir battre la terre. Je voudrais vomir ma haine. Je le déteste désormais pour le mal qu'il me fait, celui qu'il fait aux enfants.
Si j'étais un nuage, je me ferais énorme et je pleuvrais des larmes de sang sur sa maison.