j'ai giflé mon fils...
C'est parti comme un coup de canon. Je l'ai puni, il a répondu, insolent, campé sur ses dix ans, le regard fort et provoquant, le sourire au coin des lèvres, ironique, dévastateur et arrogant. La lutte s'est engagée, verbale, j'ai perdu pied et arguments, ma main est partie. Voilà.
Le we est mal terminé. Si demain est un autre jour, la pression remonte. Je viens de coller une claque à mon fils parce qu'il m'a manqué de respect. Et moi, quel respect de lui ai-je eu en le giflant? Je n'ai plus envie de rire. J'ai pris la fuite deux jours. La réalité me rattrape et demain c'est mardi. Atelier. Elle entrera, coachera et je vomirai. Pas sur elle. Elle me fait trop peur. Mais c'est pas l'envie qui m'en manque.
Je me suis demandé sincèrement quelles leçons de vie j'avais à tirer ce mal-être. Peut-être une leçon sur mon égo.... Est-il trop important? Il ne me semble pourtant pas. Suis-je si imbue de moi-même, si peu humble? Si terriblement confiante en moi.... Non grands Dieux, non. Je le sais bien. Mais peut être qu'au fond, tout au fond....
La seconde leçon que je pourrais éventuellement en tirer serait celle de la place accordée à autrui. Qui est-ce que je laisse entrer et surtout jusqu'où est-ce que je le laisse entrer? J'ai laissé trop de place à Mister Pot de colle, maintenant c'est Mme Stop. Ca y est, j'ai compris. Sauf que je n'ai toujours pas capté comment faire barrage. Le prochain aura la porte ouverte si je ne trouve pas d'ici là.
En attendant, je tremble de l'intérieur et je fais semblant. Mon fils m'a demandé pourquoi j'étais triste. Faut-il que j'ai l'air bien triste... Mon futur (pourquoi "mon"? Notre!) co-directeur a été gentil et compréhensif. Surtout clair quant à une démission de ma part. Faut que je m'accroche. Le parapluie est ouvert, mais il n'est pas top en matière d'étanchéité. Ni du dedans, ni du dehors.....
Et j'ai giflé mon fils. C'est parti comme un coup de canon. Le boulet a transpercé mon coeur.....