larmes de crocodile
Il avait le regard droit des mauvais jours. L'insolence fatale de ses dix ans. Le verbe mordant. Le geste sûr de son intransigeance. Il est rentré, m'a juste saluée, est allé prendre sa douche. Comme chaque fois qu'il passe la journée avec son père. J'ai reçu son indifférence comme un coup de poignard. Sa hargne comme le froid de la mort au fond de mon coeur. Son envie de dormir chez son père comme une trahison. Chez lui, ils font ce qu'ils veulent, ils vont au lit quand ils veulent, ils mangent ce qu'ils veulent, ils n'ont ni contraintes ni limites et chez moi ils se prennent le cadre dans les dents à chaque fois.
Alors je suis restée avec mon coeur plein de tout cet amour que j'aurais voulu déverser sur lui. Les yeux plein de la lumière qui brille au fond de moi et qui m'a donné toute cette force pour eux, mes amours. J'ai gardé tout ça au fond de mon ventre et j'ai pleuré mon amertume, jusqu'aux yeux secs.... jusqu'au sommeil....