karma ou pas?
Quand on a la rancoeur chevillée au coeur, le mal-être cloué au corps et la nausée à force d'avoir pleuré, comment ne pas en vouloir à la chair de sa chair, comment continuer? Faire à manger, écouter ses histoires de clown, jouer, nettoyer ses affaires, et faire son job de mère? J'ai les bras coupés d'inutilisme. J'ai mal au coeur de sa hargne, mais lui continue et lance des piques de haine sans arrêt. Et je me bats, encore et toujours pour ne pas entendre son père à travers ses mots, pour ne pas entendre mon père à travers mes maux.
On dit qu'on choisi sa vie et son karma, le mien devait être la lutte. Parce que chaque jour lui est fidèle. Rien n'est jamais acquis, rien n'est jamais donné. Tout est toujours à arracher comme un fauve qui lacère la carcasse de ses crocs pour avaler d'un coup le morceau de chair vivement volé à ses congénères.
Beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis mars. Et mars prochain est bientôt là. Mais je suis fatiguée. Jamais une seconde de quiétude, jamais une minute de calme. Aucune décision ne se prend, mais celles que je décide sont toujours discutées. Jamais rien ne s'organise, mais aucune chose que je prévois n'est jamais adéquate. Et mon fils.... si plein d'amour et de colère, si plein de tendresse et de haine, me faisant payer ce dont il ignore le prix.
Mes jambes avancent désormais parce qu'elles le doivent, mécaniques et machinales, presque involontaires. Mon corps ne suit plus, arrêté par des migraines que je ne jugule plus et que je cache envers et contre tous. Il faut travailler deux fois plus pour compenser les sous que leur père ne me donne pas et le lui dire le fait sourire. Ironie....
Rien ne change sinon moi. C'est déjà ça. Je durcis mon âme et ce n'est pas forcément bien. J'ai marqué mon coeur.... et ça je n'y peux rien. Alors, je fais l'escargot dans sa coquille. Et je ne donne plus. C'est dommage. Tellement dommage...