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Tombe la lune au fil des mots
12 juin 2011

ceux qui m'aiment

Quand on est enfant, on est tellement dépendant des ressentis et des humeurs des gens qui nous entourent qu'on vit en fonction des sourires et des larmes de ceux dont les bras sont un refuge. Si ce sanctuaire n'existe pas, on grandit amputé d'amour et toute une vie durant, les bras d'autrui sont autant d'"aimants" dans lesquels on voudrait oublier sa condition de manchot de la tendresse. Il m'a manqué, quant à moi, certains de ces câlins où mon corps de petite fille pouvait se "lover" contre celui si rassurant de cet adulte censé protéger du monde entier ma blondeur et ma candeur.

Je me souviens d'une seule et unique fois où il a pris dans ses bras mon désespoir. Je me rappelle de l'odeur de son vêtement de travail, de celle de son tabac et de la rudesse de son pull sous mes doigts. Ma mémoire a enregistré surtout la brièveté de l'instant et la frustration qui s'en suivit quand j'ai ressenti le froid de la séparation. J'ai beau torturer mon cerveau, je ne garde aucun autre souvenir de moments semblables sinon celui du dernier câlin que nous vécûmes. De ce manque ne me reste que cette sorte de gêne que je ressens parfois et qu'il faut apprivoiser de part et d'autre.

Je reproche tant de choses à mon ex. Mais je sais qu'il donne à ses enfants de vrais et bons câlins, comme j'aurais voulu en avoir, moi, petite fille. Si, entre nous, nous n'avons pas su nous aimer, s'il ne sait pas, à mon avis, et très péremptoirement, garder la mesure d'une éducation adéquate, au moins il aime ses enfants comme il peut et les câline. Je souhaite qu'ils en gardent des souvenirs magiques aussi forts que celui, si fugitif, que je viens de raconter. 

Quant à moi... je pense que je ne guérirai vraiment jamais de ce manque. C'est la seule résignation que je m'octroie. Car aussi douloureuses que soient mes heures en ces jours, je veux continuer de croire qu'elles finiront par être meilleures. Sinon, à quoi bon m'entêter? Si je crois en demain, éperdument, je finis juste par fatiguer mes semaines à attendre qu'il arrive enfin ce sourire pour lequel je lutte au quotidien. Car enfin si je ris sincèrement, mon personnage se compose peu à peu et je ne veux pas sombrer dans la confection de façade pour me retrouver dans trois mois les yeux plissés, éblouie dans la lumière.

Je m'habille encore du courage de ma ligne de conduite et m'y tiens, désespérément, comme le marin à sa barre par gros temps.

Il ne me reste plus que cela..... et ceux qui m'aiment. 

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Commentaires
H
...il aime ses enfants c'est déjà bien. Sont nombreux ceux qui les rejettent !<br /> Bisous et bon lundo
Tombe la lune au fil des mots
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