et si le soleil ne revenait pas?
Je ne sais plus que faire. Je parle, je raconte, je casse les pieds de tout le monde et de certains plus que d'autres, je me couche, je prends soin de moi, j'essaie de m'octroyer de petits bonheurs, je passe du temps avec mes enfants, je réfléchis, j'écoute les conseils, je sors, je rentre (quand même!), je garde espoir, je tâche de me taire (si, si!), de me forcer, d'y aller vaille que vaille, d'apprivoiser l'insomnie, d'écrire quand ça me vient même quand ça vient mal.
Mais me reste au coeur cette brèche immense qui se creuse et qui engloutit ma volonté. Pourtant ma volonté m'a fait me lever en crise de migraine et aller bosser quand même, elle m'a aidé à travailler avec la grippe, elle m'a fait vomir dans les toilettes des filles. Là, elle a pris ses vacances de vie, elle a fait ses malles et s'est planquée aux tréfonds de moi. Pfuit! Y a plus. J'ai bien et facilement travaillé ce week end. Mais les corrections? Impossible! Une heure et demie pour trois tests. Et les autres? J'ai laissé tomber. Je me sens décentrée. Je suis deux. Peut-être suis-je enceinte de moi-même et donnerai-je naissance à une autre, capable de refaire surface et surtout de faire face.
Mais me reste au coeur cette rage immense d'avoir été si fragile et inconséquente. De ne plus être capable de bien faire. Ni chez moi, ni là-bas. Ni ailleurs. Même mon ombre me fuit me semble-t-il.
Je n'ai plus rien à dire. Je crois que je n'ai plus non plus grand chose à rire. Mais demain est un autre jour, n'est-ce pas? Dieu fasse qu'il arrive vite.
Et si le soleil ne revenait pas?