l'autre...

Il m'a fallu du temps pour me mettre dans la bonne peau, pour prendre mon courage par la main et mettre autour de moi le bon espace. Cela m'est venu dans ma voiture sur le chemin. Une sorte de colonne d'air a pris sa place en moi, à côté de mon colonne vertébrale et m'a redonné ma dimension d'humain. Je suis allée le voir en tant que MOI et pas en temps que subordonnée... et je crois que nous fûmes ... coordonnés...

Après avoir clarifié certains "détails", je lui ai dit que mon regret premier était qu'il n'avait jamais eu le loisir de ME rencontrer. Moi, en temps que femme, que mère, qu'amie. Que savait-il, lui, de mes valeurs, de ce qui me pousse à côtoyer ces enfants, à les aimer, à vouloir, jour après jour, m'entêter à leur donner un tout petit peu plus que juste le nécessaire. Il m'a demandé alors si c'était important et si, moi, j'avais fait la démarche dans son sens. Manque de pot, j'ai souvent cherché à rendre moins floue cette silhouette que je côtoyais et ce que je suis, fait partie intégrante de ma façon d'enseigner. 

Nous avons échangé, une heure et demie durant, sur mon ressenti et sur d'autres choses que je garderai pour moi. Mes jambes croisées sous la table n'ont jamais tremblé et j'ai appris. J'ai compris, que ma valeur, hormis celles que j'essaie de transmettre, c'est avant tout celle que j'ai en tant qu'être humain, devant un autre être humain. Et demain, c'est comme cela que j'irai devant un autre employeur...