Voilà, jour après jour.

Mercredi soir. Mon coeur bat vide. Je serre mon oreiller de toutes les pauvres forces qui me restent et j'ai l'âme en berne. Jeudi soir idem. La vie a repris ses droits et tourne en tourbillon autour de moi. Cette rentrée tant espérée est là et ne me donne aucune joie à part l'odeur des classes. Vendredi égrène son dernier jour d'école et m'amène encore une soirée remplie de rien, malgré mille choses faites ou à faire. Demain: comment serai-je  boulimique de demain?

J'ai le coeur au bord des yeux. J'ai le coeur si lourd qu'il arrive aux larmes de couler sans qu'aucun sanglot ne me trépasse. Je ne suis que larmes séchées et à sécher, larmes éteintes dont l'incendie ne brûle même plus. La douleur est si forte qu'elle dépasse ma douleur. Je voudrais l'arracher, l'étouffer et seuls les sanglots bousculent ma respiration.

Mardi. Vendredi, puis lundi et les autres. Encore comprendre. Encore avancer. Et pourtant j'ai tant cru ne pas y arriver. Tout est presque fait. Mais point de repos. Il faut lutter ailleurs.  Ne pas se retourner et continuer.

Mes paupières sont lourdes de sel, elles brûlent mes yeux délavés. Mais je marche toujours. Je souris. Je ris, je réfléchis et tout fonctionne. 

Jusqu'à quand? Me suis-je anesthésiée? Suis-je faite comme ça? Suis-je en train de me tromper? J'ai sommeil de vivre éperdument.