CHUT....
Il tourne dans mon coeur des chansons que je croyais avoir oubliées. Je les marmonne quand j'ai l'âme triste. Je me sens comme un loup-garou qui hurle à la lune.
Je vous croise les unes ou les autres au détour d'un boulanger ou d'une balade. Vous ne voyez sur moi que les bleus de mon âme à croire qu'ils habillent si fort ma vie qu'on ne voit plus qu'eux. Je me demande ce que je dégage. Il paraît que même ma voix a changé. Moi, je me sens vidée de dedans. Comme aspirée de mon essence. Il ne me reste juste assez de vie pour le nécessaire et même le nécessaire c'est souvent trop. Il m'a fallu trois jours pour faire les valises pour une semaine de vacances avec mes lulus. Et je crains beaucoup ce départ qui ne me procure aucune joie.
J'aurais aimé me tapir au fond de mon lit et gémir ma douleur comme un chien que l'on a battu tremble ses craintes sur sa couverture, relégué dans l'angle d'un garage. J'aurais aimé m'éradiquer de la surface du monde et réapparaître, hagarde mais vivante, une semaine plus tard nourrie de ma peine enfin vécue jusqu'au bout.
Là, il faudra. Sourire, mentir, rire, parler, cuisiner, jouer, gronder, vivre pour autrui alors que je ne sais plus vivre pour moi-même....
Tirer la prise. Je veux faire une retraite dans un couvent et vivre de silence. MOI, qui suis génétiquement modifiée pour parler. Je veux vivre de silence....... de mon silence.