vivre ou mourir (sans couleurs, sans blesser ceux qui nous aiment)
(Titre d'après Balavoine.)
Je vis dans un brouillard. Je ne vois plus mon but. La quiétude des jours que je ne croyais que tourmentes et froideurs, me semble lointaine et gaie. Je voudrais la retrouver et m'y couler des heures heureuses et dérisoires.
Je doute de moi plus que jamais et je ne pense qu'au pire afin de tomber de moins haut quand la chute perdra mon corps dans le chavirant que deviendra mon existence. Perdre ses enfants est la pire blessure qu'on puisse infliger à une mère quand son innocence est si transparente qu'elle ouvre des yeux vacillants au soleil du Sud.
Je n'ai plus ouvert mes yeux. Ils sont fermés sur le mensonge et la haine, la mauvaise foi et les tricheries. Il n'y a que mon pas, fier et soldatesque, mécanique et infini qui m'amènera au bout. Que j'en crève. Comme le coq auquel le cou tranché donne encore un souffle de vie après son trépas, je continue de danser et de rire devant ceux qui ignorent. Ils ignorent tout. Ils ne savent même pas que je suis déjà presque morte.