j'dis ça, j'dis rien!
En réponse à la question que je me posais au post précédent, je crois avoir trouvé la solution. Je me casse. Je finis l'année scolaire et je vais trouver autre chose à faire.
Car en vrai, je gagne des millions (au moins 150 balles de l'heure, H-Il) à rien foutre puisque que je suis la moitié de l'année en vacances et que le reste je ne fais rien à part regarder des mouflets dans le blanc des yeux étant donné que les parents font tout le boulot à ma place. Que mon job consiste à reprendre le peu que j'ai fait l'année précédente et qu'en fait je ne bosse pas plus que le commun des mortels qui, entre nous soit dit, se targue de bosser comme des malades, LUI.
J'en ai marre de passer pour une pive, de faire le boulot des autres en plus du mien (ça on en reparlera plus tard) de payer les factures des autres, de ne jamais voir honorer les miennes et de me sentir moche et con à chaque coin de rue. J'en ai marre que des parents viennent gueuler parce que selon eux, la valeur principale d'un enseignant réside dans la façon dont il fait ses photocopies qu'apparemment je ne fais pas bien, et de voir mes compatriotes non prof penser que je me la coule douce. J'en ai marre de justifier mes vacances et mon salaire que tout le monde croit exorbitant alors que je dois le compléter en nettoyant des chiottes parce que trois ouistitis qui seraient incapables de gérer une classe dans un champ de maïs pensent qu'être prof c'est la belle vie tous les jours. Pourquoi ne l'êtes-vous pas, prof alors? Même moi, après toutes ces années, je ne le suis toujours pas!
Merde! Après on s'étonne que certains deviennent élitistes! Ouvrez les yeux et vous comprendrez enfin pourquoi deux hommes sont capables de s'aimer pour de vrai et de vivre une vie de couple épanouie. Arrêtez donc un peu de coincer vos visages dans vos petites mains étroites d'helvètes (dont je fais partie, merci!) et ouvrez-vous à ce qui existe dans l'humain. S'ouvrir à l'autre c'est peut-être aussi se mettre un peu à sa place et comprendre son point de vue.
Demain j'irai faire autre chose. Je pleurerai mes élèves que j'aime (aimer:éprouver de l'affection, de l'attachement pour quelqu'un), qui hurlent quand je leur donne trop de devoirs, mais qui me saluent dans la cour, qui me serrent la main avec joie, qui m'écrivent des petits mots quand je manque, qui m'envoient des dessins, des bricolages et des cadeaux.
Demain, j'irai pleurer ce métier où tu crèves sous le boulot mais où chacun croit que tu vis une vie de rêve parce qu'en 1931 tu avais la connaissance. Tu étais quelqu'un parmi tous les cons qui ne savaient rien.
Et bien pour une fois, je crache sur mes convictions les plus profondes et je me demande, voyez-vous, je me demande ce qui a changé depuis 1931. .....