Yaka danser
J'ai l'âme révoltée. Révoltée et à l'envers. Comme diabolisée de rage, comme quand le coeur outrepasse ses limites et qu'il bat à contre-sens prêt à exploser. Comme quand une douleur éperdue vit en vous et qu'elle vous empêche de respirer.
J'ai l'âme révoltée et tout ce qui va avec.
Je reçois presque tous les jours des papiers officiels me réclamant de petites sommes (genre 17'000.-) ou des impôts de 8'000.- à payer sous peine de faillite personnelle. On en est bien à 25'000.- (francs suisse, natürlich mein Herr!) . Et monsieur, qui vit à mes frais, se balade la fleur au fusil et le poil au vent, sans scrupules et sans honte, faisant des dettes à qui mieux mieux... Deux voitures bientôt, des ballades que je ne peux pas me permettre dans divers parcs d'attractions qui coûtent la peau du pantalon. Pas de pension, naturellement, et il se permet l'outrecuidance de me réclamer un dû pour ses bons et loyaux services. En plus, il paraîtrait que je le fais "chier" pour le divorce.... Dans la mesure où il a recouru jusqu'au Tribunal Fédéral pour les mesures provisionnelles, je me demande qui se rapproche plus du caca....
BREF!!! Après ce coup de gueule pas du tout salvateur, je m'interroge sur ma vie. Quelle femme suis-je en vérité? Celle qui lutte à contre courant sans aide efficace? Celle qui bosse à 85% à l'école et qui trime au black? Celle qui élève ses enfants contre vents et marées (et je peux vous assurer que Pénélope je connais, sauf que ce n'est pas moi qui détisse). Celle qui avance pas à pas dans la tempête, tête baissée et qui par conséquent ne voit rien venir? Ou celle qui s'assied, tant le brouillard est dense autour d'elle? Je vais finir par fatiguer, je vous le dis. Tout n'est contraintes que je m'oblige à suivre. Tout. Jusque dans des détails infimes que je vais finir par jeter aux orties.
Pourtant je ris, je vis et je tente de m'amuser de mille petites joies. Je prends plaisir aux choses simples mais je me vois nombrilliste et sauvage malgré tout. Je ne me sens pas à ma place. Ni au bon endroit ni dans la bonne vie. Et je fatigue de chercher le Graal. Pourtant j'avance. Jusqu'à demain! Toujours au moins jusqu'à demain. Et de demains en lendemains, la vie passe autour de moi sans que je ne retienne rien de serein.
Mais tu ne fais que te plaindre! Beaucoup de travail: au moins t'en as un! Beaucoup de soucis: au moins tu te sens vivante! Sûr! C'est fou comme tout paraît simple parfois! Tu n'aimes pas ton job? Changes-en! Tu n'aimes pas ton mec? Y en a d'autres! Tu n'aimes pas ta vie? Changes-en ou meurs. Facile quoi, suffit de vouloir selon certains. Alors je ne dois pas bien vouloir... ou pas comme il faut.
Ce que je veux, moi? Juste vivre un peu plus sereinement... Yaka!