impuissance
Monsieur,
En date du 14 février, je me rends aux urgences pédiatriques, sous la recommandation du Dr D. à Ste Croix qui a vu ma fille en polyclinique au village. Ma fille présente des troubles gastro intestinaux mais surtout une éruption de boutons et un bilan sanguin mal adéquat.
Après un téléphone avec un pédiatre du service qui dit qu'elle veut voir ma fille, j'arrive aux urgences pédiatriques "de la ville" armée de patience car je me doute que l'attente sera longue. Ma fille de 7 ans est une petite nana objectivement courageuse et peu geignarde. Mais elle a mal au ventre et vomit régulièrement. Je prends un haricot qui est sur le desk, le vide régulièrement aux wc. Personne ne me demande rien et Marine pleure de douleur. Elle s'endort enfin à moitié sur un siège. On m'appelle pour le tri. Marine ne veut que s'étendre et se couche par terre. Elle se fait reprendre vertement par l'infirmier, à juste titre, mais sur un ton dépourvu d'empathie et de gentillesse. Je demande un endroit où elle pourrait se coucher et me voit répondre sèchement que tous les box sont occupés et que « je n'ai qu'à attendre » . J'arrive avec en mains un courrier du Dr D. qui donne sa perception du cas. Personne ne le lit. Par contre, je vois dans l' « aquarium » des admissions, diverses dames/infirmières qui discutent tranquillement des congés, des vacances, de Mme Truc qui est partie à 6h30. Ma fille, de retour en salle d'attente, juste en face du desk, vomit et pleure doucement. Elle finit par saigner du nez sous l'effort de ses vomissements.
J'attends toujours. Puis on m'installe dans un box. J'ai attendu patiemment. Ma fille s'endort. Un médecin arrive dans un délai raisonnable. Me pose une première question de laquelle elle n'écoute pas la réponse. Me repose la même question. Cherche le dossier sur l'ordi, ne le trouve pas. Son téléphone sonne. Elle tâte les boutons de ma fille, muette de douleur, qui tressaille sous les doigts , raccroche le téléphone pour répondre à un infirmier, retâte ma fille. Elle me repose la même question (3 fois!), ressort. Rerentre. Ma puce grelotte quasi nue et nous attendons. Je suis inquiète, peu habituée à ce genre de traitement : je ne vais voir le médecin que lorsque c'est vraiment nécessaire et là, qu'on me fasse descendre à la ville, me stresse un peu.
La médecin est sortie et rentrée au moins 6 fois sans rien avoir fait ni vraiment demandé. J'ai rhabillé ma fille et nous sommes parties. J'ai dit au revoir à cette femme qui m'a à peine appelée.
Voyez-vous, je suis enseignante. Je respecte infiniment mes élèves dans toutes circonstances, et parfois je peux vous assurer qu'elles ne sont pas tristes. Ma fille est malade et je ne demandais pas un traitement de faveur. Juste qu'on prenne en charge sa souffrance, même en devant attendre longtemps. Ma souffrance à moi, je la gère toute seule. Non, on ne traite pas les gens comme cela. A fortiori quand ils sont malades. Et par dessus tout des enfants. Je me suis sentie mal traitée dans un contexte de rires et de gens assis tranquillement dans leur aquarium. On ne m'a pas demandé si on pouvait faire quelque chose pour ma fille qui a saigné du nez tant ses vomissements étaient violents. Personne ne s'en est aperçu. Je conçois que des cas lourds aient été pris en charge ce soir-là, mais cela n'a jamais empêché personne de parler et de communiquer sur ton ton autre que celui dont j'ai été gratifiée.
Je suis choquée. A aucun moment, j'ai été accueillie ni écoutée. A aucun moment je ne me suis sentie prise en charge et traitée correctement.Je me suis sentie comme un vulgaire steak hâché.
Je vous adresse, Monsieur, mes salutations déçues.
C'est en ces mots que j'ai écrit au directeur de l'hôpital. Pour la "petite" histoire, ma fille est sérieusement malade. Nécessite des soins sur un an. Après des examens complémentaires lundi...
Qui plaisantait, déjà?
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