ça dépend de quel point de vue on se place.

Bien sûr, on peut être totalement pour ou contre n'importe quoi. N'importe quelle loi a ses détracteurs, n'importe quelle morale peut se lire dans un sens ou dans l'autre. A quinze ans, on est habillé par son intransigeance. A cinquante on peut l'être par sa connerie.... ou pas.

J'avance de chocs en chocs. Ou qu'il est notre respect de l'Autre? Ou qu'il est? Qu'en avons-nous fait? Je ne le retrouve pas quand on me pose la question d'une votation pour un rejet qui me tord les tripes, quand on ne fait pas la différence entre autoriser et permettre.

Sur Fb, j'ai mis en lien un clip sur Rappaz pour toi, mon Jeannot. Je pense à ta lutte. A la lutte de ceux qui comme toi, essaient de vivre normalement en comptant chaque pas, chaque inspir, chaque sourire. Où chaque minute vécue est une minute gagnée sur la mort.

Ils t'ont ordonné des médicaments qui te font vomir. Et si tu ne les prends pas, tu vomis quand même, mais tu vomiras moins longtemps. Alors tu fumes. Du Shit. Les flics t'ont déjà repéré. Les revendeurs te fuient, ils te savent suivi. Ta première nuit au poste, quand tu leur as expliqué pourquoi tu fumais, les poulets ont été cools "si tu ne recommençais pas" comme un gosse qu'on tance vertement.

Mais à force tu les fatigues, et ils te pistent quand tu sors. Alors tu sors beaucoup. Pour noyer le dealer. Et tu fumes. Un peu.

Et l'autre soir, il y a eu ce flic, croisé au coin de la place. Celui que tu n'avais pas vu. Qui s'est assis à côté de toi sur le banc l'air de rien. Tu lui as parlé de tes gamins qui grandiront sans toi. De ta petite que tu ne marieras pas, de ton grand auquel tu n'apprendras à aller à vélo sans les petites roues. 

"Je ne fêterai pas leur bac, je ne haïrai pas leurs petits copains, je ne la verrai pas enceinte et lui père" as-tu dit.

Alors il s'est levé. Et les épaules rentrées, il a traîné un peu les pieds dans la neige et t'a laissé finir ton joint.

Lui, il avait marié sa fille la semaine passée.