Carpe diem.
Le matin se lèvera demain sur une autre journée que tu ne saliras pas. Parce que le tranchant de ton couteau qui a glissé sur ma peau nue ce soir, demain, ne rencontrera que le froid du sang séché. De celui qui guérit la blessure.
J'ai crevé sous ton mensonge, perdu mon âme à travers les méandres de ma raison, cherché un sens à mon pas à travers mon quotidien, cherché un sens à ton pas à travers mon existence. Mais la souffrance, plus elle atteint les abysses de la douleur consciente, plus elle laisse des ecchymoses, témoins de ce tourment insoupçonné et irréfléchi qui dévore tout entier. Et ces bleus à l'âme ne vous laissent jamais intact. Il y en qu'ils détruisent et dévorent. Il y en a d'autres qui cheminent au travers des hématomes comme au cours d'un champ de mines: en apprenant de chaque éclat ce qu'il ne fallait pas faire. Je suis de ceux-là.
Alors demain, quand le matin se lèvera, tu ne rencontreras pas mon regard aussi baissé que d'habitude. Bien sûr, la différence sera ténue. Il faudra du temps au temps. Mais sur mon corps préservé, ton couteau acéré glissera sans blesser jusqu'au jour où l'arme ne te sera plus d'aucune utilité.
Va. Profite encore. Carpe diem.