Prétérition: je ne vous demanderai rien....
Quel est le prix de la descente aux Enfers? Quel est celui de la glissade inexorable qui vous entraîne vers le gouffre de vos angoisses? Je ne me reconnais plus. Je ne sais plus où est celle qui dégainait son épée sans crainte des coups, et qui pansait ses plaies en les léchant, se moquant bien du goût de "sans" exhalé de ce qui ne guérit même plus. Mes passions s'émoussent, mes devoirs s'envolent et ne me restent que les rires et l'insouciance autruchienne. Trop d'obstacles s'amoncellent désormais et mon corps n'a depuis peu que le rythme autiste du va et vient automatique qui berce les illusions.
J'ai fait mille pas en arrière. Mille. Alors que je pensais avancer chaque jour, je ne sais plus où vivre. Chaque heure qui s'écoule angoisse mes lendemains. Plus rien n'est clair: tant de solitude au milieu de cette foule de sentiments allume toutes mes nuits au lieu de les endormir. Je ne sais plus même si je dois chercher ou oublier, vivre ou creuser, me laisser souffrir ou faire ce qu'il faut pour m'en empêcher.
Et puis, bien sûr, il y a ceux qui sont là. Qui me tendent leurs mains désespérées que je serre avidement sans vraiment dire, mais sans vraiment cacher non plus. Il y a ceux qui lisent, les autres qui pensent que je ne fais que de me plaindre et qui, au fond, ont bien raison, ceux qui tentent une approche que je rejette. Et je creuse ma solitude comme un lit de cailloux. Moi qui suis plutôt du genre à appeler, je tais ma chute et tous pensent à mon indifférence artificielle noyée dans un bonheur convenu.
Saurai-je garder le nez hors de l'eau avant que la vague ne m'engloutisse? J'ai déjà reçu tant d'aide, est-ce que j'en mérite encore?
Peut-être est-ce pour cela que cette fois je n'en demanderai pas...