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Tombe la lune au fil des mots
8 juin 2011

aveugles.

Mercredi après-midi. Seule avec ma petite. Peinture, jeux et sieste commune pelotonnées l'une contre l'autre dans la douceur de la chaleur du poêle que j'ai allumé avec plaisir. Le feu crépite et le rythme de nos respirations sous la couverture se cale sur celui de l'autre. J'ai mal à la tête, et je ne prends aucun plaisir à ces heures partagées. Je pense à demain. Il faudra vivre jusqu'au rendez-vous et sourire aux élèves qui n'y sont pour rien, comme je dois gérer ma puce qui veut juste la douceur de sa maman. J'ai eu quelques regards appuyés par-delà internet, des soutiens sur fb, d'autres en direct, une rencontre en salle des maîtres et ... la détresse d'une collègue. 

Hormis mon mal-être perso, que je peux volontiers mettre de côté, je me pose quand même une question: ne se rendent-"ils" pas compte de tous ceux qui vont mal et qui cachent au fond de cette sdm toute cette souffrance et ce mal de vivre?

Et au lieu de cracher "ça t'arrive souvent de manquer ces temps!" comment ne voient-ils pas que cet absentéisme pourrait peut être, éventuellement, le cas échéant (si j'avais d'autres synonymes en stock, je les aurais mis!) avoir une cause intra muros? Quant à ceux qui manquent longtemps, je veux dire plusieurs mois, comment ne pas penser qu'ils ont une sorte d'"incapacité du coeur" à revenir. Comme si le pas à accomplir était au-dessus de toutes les forces qu'on ne réunira jamais. Comme revenir d'une fugue. Car se mettre en arrêt maladie dans ces conditions, c'est comme prendre la fuite, et le retour, alors, demande tant d'efforts, que parfois la volonté seule n'y suffit pas. Et si l'on n'est pas certain que l'accueil sera chaleureux, comment avoir la force de franchir la montagne qui est devant la porte. 

Ils ne se rendent pas compte que leurs efforts pour tout changer vers leur mieux-être brise certains, et toute humilité digérée, a brisé les meilleurs. Quand je vois les ressentis de certaines. Je parle de quelqu'un plein de soleil, qui réussit de belles choses avec ses élèves. Persévérante, elle a travaillé dur pour les amener vers l'autonomie et est pleine d'amour, de tendresse et de sourires pour eux. Et elle a le vrai sourire du coeur. Aujourd'hui j'ai vu autre chose; ça me révolte.

Quant à d'autres à qui je pense, leurs valeurs ne sont plus à prouver. Mais la remise en question est torride. Et le chambardement destructeur. Quel sera le prix du retour?  

Et eux ne voient rien. 

Et moi? Où suis-je? Quel est le prix que je m'accorde?


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Commentaires
L
Certains ne veulent pas voir. D'autres n'ont aucune empathie. D'autres ne veulent être... zut, je ne trouve pas le mot en français miteinbezogen.
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