mes fées sur ma route.
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Combien de fois se sont-elles penchées sur mon berceau? Combien de fois leurs sourires ont-ils accompagné mes voyages au Pays des Rêves? Je me souviens de l'odeur de leurs mains, de celle de leurs cheveux. Je me rappelle la couleur de la tapisserie, les rideaux jaunes à petites fleurs et le couvre-lit coloré. Le bois de la pendule, énorme dans mes souvenirs et si commun en définitive. Elles ont protégé mes nuits, concocté mes repas, régalé mes goûters, surveillé mes jeux. Souhaité pour moi tant de bonheurs, craint tous mes chagrins. Et me voici à quarante ans passés, apprenant à me connaître, fière de ce que je deviens plus que ce que je ne l'étais à vingt. Mais sans elles désormais. Elles ont soufflé sur mes blessures, sur mes bougies d'anniversaire, elles soufflent encore à mes oreilles que le meilleur reste à venir. "Contente-toi" disent-elle. "Tu as ce qu'il faut. Il ne te reste qu'à le trouver."
Mais je cherche en vain ce que d'autres ont trouvé depuis longtemps.
"Penses-tu" ajoutent-elles "que d'autres encore ne le trouveront jamais? Mais que toi, tu es en chemin? Retourne-toi. As-tu vu cette pente caillouteuse que tu as gravi si vite? Elle est magnifique de tes efforts et de ta persévérance. Sois contente de tes atouts, sache les apprécier et cherches-en d'autres pour atténuer ton imperfection. "
Mon "imperfection". En effet. Il me manque certains "atouts" que certains de mes profs de l'époque ont qualifié d'indispensables si je désirais poursuivre des études universitaires. Et je ne parle pas de ma chevelure infiniment longue, ni de mes jambes flamboyantes qui retombent sur mes épaules en une cascade soyeuse! (ou le contraire peut-être?).....
Quant à ma route, elle fut plus caillouteuse que longue mais au moins elle m'a appris une chose. Je sais encaisser. Et avancer. Et je repense encore une fois à ce livre, "Polyanna ou le jeu du contentement" que j'avais reçu, adolescente et qu'à l'époque trouvé tellement cucul.... Mais il doit m'avoir marquée plus que prévu.
Mais il n'empêche que je les sens près de moi, tous les jours, à veiller sur moi, encore et toujours, mes fées. Celles-là même qui ont veillé sur mon berceau. Peut-être sont-elles les mêmes dont on parle dans les contes et qui font des voeux pour les bébés.... Les miennes ont très certainement souhaité que je trouve mon chemin. ....
Je suis en route, mes belles, je suis en route....