morning life

Matin glauque aux accents de lune blanche. J'ai dormi trois heures. Quand le sommeil s'enfuit, je m'interroge vraiment. Quelqu'une m'a dit que le sommeil était le refuge où nous communiquions avec nous-même: il n'y a plus d'abonné. Après trois cafés, je n'arrive toujours pas à trouver en moi la force d'émerger de ma glauquitude. Mes échos de désespoir restent sans retour dans certains lieux et je finis par ne plus envoyer de signaux de détresse.

Et demain? Cet autre jour verra mon sourire s'afficher et mon âme jouer à cache-cache. Et il me faudra mentir. Je déteste ça. Je déteste ça.... Mais demain, je n'aurai pas le choix. Je crois. Quel prix payerai-je demain soir quand je croiserai mon reflet au brossage de dents? Arriverai-je à ne cracher que dans le lavabo? 

Les bouteilles à la mer que j'ai envoyées sont rentrées vides, à part une seule dont j'attends beaucoup. Si elle revient sans message, il me faudra du courage. Encore. Mes coffres sont vides. Robinson a perdu sa récolte et n'a plus envie de hisser les couleurs. 

Je cherche éperdument ce que j'ai à gagner de tout cela. Je ne trouve pas. Mais Dieu que cela m'aiderai de déjà comprendre pour quelle raison je marche sans chaussures et les pieds nus ce chemin rempli d'orties. Tout m'agresse et je cherche le froid dans tout, moi qui ai tant besoin de mettre mon coeur au chaud. Alors, bien sûr, je vole des moments. J'oublie par instants en retrouvant mon instinct de vie et je goûte des flashs d'existence que l'on m'offre ici ou là. Et je remercie pour cela.

Mais quand la porte se referme et que les heures s'écoulent, Dieu que mes matins sont glauques aux accents de lune blanche...

(photo: Morning Life, Richard Baker)

Comments

[Acas]

:-))

[liv]

Plein... je t'en ferai plein.

[liv]

Vivement que je passe chez toi