Entendre, c'est mourir un peu?

Je reçois un appel de haine ce soir. Il est tard, les enfants dorment, la sonnerie tranche le silence de ma lecture tranquille au douillet de ma couette. Confiante, je ne regarde pas le numéro et j'entends un "c'est moi" connu et incongru à cette heure.

Les mots s'impriment alors autour de mon coeur. Les mots et la haine qu'ils transportent. J'en écoute une partie. Je raccroche. Et le téléphone sonnera mille fois jusqu'à ce que par peur de réveiller les enfants, je décroche à nouveau, torturée de ne pas avoir le temps de rendre muets base et combiné sous la virulence des appels.  Et le flot de haine recommence. Avec ses rappels aux anciens temps qui n'ont jamais été bénis que pour lui. J'entends comme il respire qu'il cherche la bonne tournure, celle qui blesse, celle qui marque. 

Je n'ai rien dit, choisissant "l'option silence" comme on prive un feu de carburant. Et le torrent se tarit alors que ma peine prend sa source dans le mutisme qui lui fait place. J'avais fermé ma bouche, mais mes oreilles, étaient bien ouvertes, elles,  et le lien direct avec mon âme a torturé ma raison.

Le calme de l'appartement a raisonné lui aussi. J'ai guetté des bruits dans les chambres. Rien.

Je reste un peu plus morte désormais.

Comments

[livfourmi]

Oh oui, laisse-lui sa haine qu'il s'étouffe avec!!!

[Romaine]

Alors non c'est facile.... Enleve la prise et ne laisse pas la haine de l'autre te détruire, si tu ouvres la porte à ces jeux ignobles c'est toi qui subit.... Comme si tu n'avais pas assez de difficultés tous les jours au quotidien....laisse lui sa haine et qu'il s'étouffe avec...toi tu dois rester forte alors reste forte! Bisous